Self-Portrait
Dans Self-Portrait (2008–2013), Jun Ahn place son corps au bord de gratte-ciel pour photographier l’instant où le présent bascule entre passé et futur. Ce geste performatif naît sur le toit de son immeuble à New York : le panorama lointain devient une métaphore de l’avenir, tandis que la plateforme sous ses pieds évoque un passé immuable. Assise au-dessus du vide, elle saisit ses jambes suspendues pour figurer cet « instant-faille ». Depuis, sa pratique explore la gravité et la sensation de « chute libre » comme condition d’existence. En 2020, la perte de sa grand-mère durant la pandémie intensifie cette réflexion. Pour Images Gibellina, l’artiste conçoit une installation pensée pour trois lieux d’exposition distincts, déployant son travail comme une traversée spatiale et émotionnelle, où le deuil devient un seuil fragile entre présence et disparition.
Self-Portrait
Dans la série Self-Portrait, Jun Ahn se photographie dans des situations vertigineuses, perchée à des centaines de mètres au-dessus du vide sur le bord d’une fenêtre, au sommet d’un gratte-ciel ou d’une cage d’escalier. Réalisés sans trucage, ces autoportraits explorent la question de l’espace dans les grandes métropoles, tout en mettant en question la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux et les limites du selfie. Dans une scénographie spécifiquement élaborée pour une chambre de l’Hôtel des Trois Couronnes, l’exposition est complétée par une installation dans le hall du palace jouant sur la sensation de vertige générée par ces images.