Flora neocomensis
Dans le cadre de l’Enquête neuchâteloise, Olga Cafiero dresse un inventaire sensible de la flore du canton, en résonance avec l’histoire botanique du territoire. Ses images dévoilent la fragilité de fleurs ordinaires, loin de la perfection idéalisée de la tradition picturale ou des planches scientifiques. Certaines espèces sont dites invasives : leur propagation étouffe les autres. Cafiero leur répond par des images saturées d’informations, où la lecture se trouble comme sous l’effet d’une colonisation visuelle. D’autres fleurs ont disparu aujourd’hui mais peuplaient la région au XVIIIᵉ siècle, comme l’atteste l’herbier manuscrit d’Ivernois ; l’artiste en reproduit quelques spécimens en délicates nuances de gris. À l’aide d’un microscope électronique, elle révèle aussi des formes impossibles à percevoir à l’époque de Rousseau, figure tutélaire de la botanique. Entre herbiers rephotographiés et « promenades » inspirées de ses écrits, Cafiero compose une méditation sur ce qui persiste, s’efface ou renaît dans le paysage.
